Témoignages : mieux vivre sa maladie

L'Association Tempo vient en aide aux PVVIH/hépatites, et souffrant d'isolement. Depuis 1994, nous luttons contre les discriminations faites à ces personnes.

Témoignages

 "L’assistante sociale de l’Amicale du Nid m’a orientée à Tempo. A Tempo, on prend soin de nous, je vois des gens qui vivent aussi avec la maladie, ça me donne du courage."

"J’ai arrêté de me prostituer. Je vis en ACT de AIDES. J’ai pu avoir des papiers de refugiée politique. Je me sens mieux, je ne pensais pas que je survivrais à tout ça, je remercie la France de m’avoir permis de vivre. Je prends bien mon traitement et je suis indétectable maintenant. A Tempo je rencontre des Français aussi."

 

C. témoigne des effets du vieillissement et de la maladie : « Au début j’ai commencé les AZT… Et après 3 années il y a eu les trithérapies. J’ai perdu 7kg à cause des traitements… c’était vraiment dur. Maintenant j’ai une quadrithérapie. Je me sens fatigué souvent. J’ai aussi des problèmes cardio, à cause du VIH : A cause des médicaments, j’ai eu du cholestérol, ça a bouché mes artères et j’ai dû être opéré... Je ne sais pas si c’est le cœur ou le VIH, mais je me trouve souvent fatigué. C’est pour ça que c’est important de manger des aliments de bonne qualité. J’ai plus peur pour mon cœur. A l’hôpital ils ne prennent pas en compte la douleur, la fatigue. On me donne mon traitement et c’est ‘bonjour, bonsoir’. Elle est sympa mon infectiologue mais ça fait des années que je lui dis que j’ai des douleurs et elle ne fait rien. Je la vois tous les 6-8 mois. Même à mon médecin traitant je lui en parle, mais il me dit ‘tu me dis tout le temps que tu es fatigué’. Ils ne m’entendent pas. » 

 

P. usager de Tempo, évoque sa vie relationnelle : « Ici on ne parle pas trop de nos problèmes, c’est pas trop médicalisé, je n’ai pas envie de parler de la maladie... C’est un peu ma famille. Ma famille, il ne me reste plus grand monde, ils sont loin, je vais les voir une fois par an. Et puis à ma famille, ça n’a pas été facile de dire que j’étais homo, alors en plus que j’avais le VIH, ça faisait beaucoup. J’ai Tempo dans ma vie, je vais au CCAS aussi, mais sinon mes amis ne sont pas à Grenoble. Les amis ça manque. A Tempo c’est comme une famille. Je ne vois pas les gens de Tempo à l’extérieur, sauf E. Comme il n’a pas de voiture, je J’ai emmené en montagne. On s’est baladé en Chartreuse, on a passé un bon moment. »

 

Témoignage de F. : « J’ai eu le VIH et j’ai été à la rue en même temps. On m’a parlé de Tempo à l’hôpital parce que j’étais isolé, j’arrivais sur Grenoble. Ce que ça m’apporte : de la chaleur humaine parce que j’ai pas ça dans ma vie, de la proximité. C’est rare que j’ai cette durée-là dans ma vie, d’habitude dans ma vie les relations ne durent pas. Maintenant j’ai un appart mais ça ne me convient pas, j’ai fait une demande de foyer. Au début, les traitements c’était très lourd, les 5-10 premières années ;

c’était les essais de trithérapie et c’était bien d’en parler avec les autres, dans la convivialité. Après 2005 il y a eu moins d’effets secondaires. Au début, j’ai eu un médoc qui m’a causé des soucis et à Tempo j’ai pu être entouré, je viens au repas pour la convivialité. Je viens pour l’ostéo aussi. Et puis je vois aussi la psycho ; je prends

pas trop de RDV, c’est pas trop formel, ça me permet d’avoir un avis extérieur. J’ai été suivi en CMP mais à Tempo c’est autre chose.